Au delà de la crise sanitaire

Il y a aura un avant et un après la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de Covid 19. Confinements, télé-enseignement, protocoles sanitaires etc. Quels impacts sur les élèves ? Comment pouvons-nous les aider à surmonter la crise ?

Le 22 Mars dernier, une soixantaine de pédagogues Steiner-Waldorf de divers pays se sont réunis par visio-conférence pour échanger leurs expériences de l’école en période de pandémie. Ce jour-là, Georgio Capellani, professeur italien, a rassemblé les constats relatifs à ce thème de façon claire et limpide. Il a tout d’abord caractérisé les différents déficits qui lui sont apparus au niveau des élèves, et qui se traduisent par :

• des difficultés de concentration clairement perceptibles lors du retour en classe
• des défaillances au niveau des forces volontaires
• des manques significatifs au niveau des compétences sociales.

Ce triple déficit devrait selon lui nous inciter à mettre une priorité sur toutes les activités:

– qui renforcent la concentration,

– qui permettent d’activer sainement la volonté

– qui intensifient la vie sociale.

L’exercice des activités artistiques déjà très présentes dans la pédagogie Steiner-Waldorf répond entièrement à ces trois demandes. Nos élèves, nos enfants, ont souffert et ce sont d’eux, et non pas des programmes, dont il faut s’occuper prioritairement.

De nouvelles initiatives pédagogiques génératrices d’enthousiasme doivent maintenant permettre aux élèves, éprouvés par l’excès d’informatique et le manque d’activités physiques et sociales, de surmonter cette crise mondiale.

Le lendemain de cette réunion, une autre rencontre, celle-ci du Forum International, a eu lieu dans les mêmes conditions, avec une trentaine de pédagogues Steiner-Waldorf représentant différents pays. Les mêmes observations ont été faites et l’absolue priorité de l’éducation, qui ne se limite pas à l’enseignement, a été réaffirmée.

Le constat des déficits doit nous inciter à aller de l’avant et oser nous tourner toujours plus vers l’humain pour soigner et nourrir ce qui doit l’être. Ensemble, nous pouvons relever ces défis.

Philippe Perennes, professeur de classe à l’école Mathias Grünewald