Les jeux olympiques

Rencontre entre l’activité physique et l’histoire à l’école primaire !

A l’âge de 11 ans (école primaire) il est proposé aux élèves des écoles Steiner Waldorf d’aborder l’histoire de la Grèce antique. Outre la description des cités d’Athènes et de Sparte aux polarités si contrastées, des récits héroïques des batailles qui jalonnent les guerres puniques, histoires fascinantes, qui passionnent les élèves, un bel et vaste espace est réservé à Olympie et à ses jeux.


Ces derniers étaient célébrés tous les quatre ans sous l’égide de Zeus. Ils rassemblaient toute la jeunesse des cités grecques pour des joutes sportives, des courses à pied ou de chars tirés par des chevaux, des rixes et des combats divers. Ces jeux avaient pour objectif l’élégance du geste et l’harmonie du corps. Ces derniers primaient sur les performances. L’idéal des athlètes grecs visait à s’élever au divin, avant tout et pour cela ils s’entraînaient pendant de longues années, à atteindre l’élégance, la beauté et la grâce sublime qu’ils octroyaient aux divinités de l’Olympe ! L’obtention de la couronne de branches d’olivier tressées, pour les meilleurs d’entre eux, couronnait cet idéal. Ces derniers étaient alors loués, célébrés et récompensés, telle une divinité, par les diverses cités pendant de longues années.

Dans maintes écoles Steiner-Waldorf il est proposé aux élèves, pour s’immerger dans l’ambiance de la civilisation grecque, de participer à des jeux olympiques inter-écoles avec des élèves du même âge.

L’immersion des élèves de 11 ans dans la Grèce Antique coïncide avec la nouvelle phase d’éveil cognitif qu’ils atteignent à cet âge. Leurs facultés cognitives les rendent plus à même d’observer, d’analyser les réalités du monde avec plus d’acuité. Cette aptitude entre en résonance avec celle développée par la pensée grecque du Ve siècle av. notre ère, celle qui impulse la civilisation grecque avec son cortège d’innovations scientifiques, philosophiques, démocratiques qui enterre l’Antiquité et donne naissance au monde moderne.

Dans maintes écoles Steiner-Waldorf il est proposé aux élèves, pour s’immerger dans l’ambiance de la civilisation grecque, de participer à des jeux olympiques inter-écoles avec des élèves du même âge. Cette perspective enflamme les élèves. Tous veulent y participer, se mesurer, gagner la fameuse couronne allouée au vainqueur…

Un grand pré dégagé suffit au printemps lors d’une belle journée ensoleillée pour réunir douze équipes représentées chacune par une des douze divinités grecques, à savoir Poséidon, Aphrodite, Héra, Zeus etc…. Ces équipes sont constituées de 18 à 25 élèves du même âge venant d’écoles diverses, de France, d’Allemagne et de Suisse, dans un esprit de partage international.

Chaque équipe est reconnaissable par la divinité « dieu ou déesse » qui la dirige tout au long des jeux, d’une épreuve à l’autre, qu’incarne pour l’occasion un(e) professeur(e) déguisé(e). Après l’inauguration matinale des jeux, ponctuée par des chants, des récitations et des danses grecques clamées par la centaine d’athlètes rassemblée autour de la flamme olympique, les jeux « inter-écoles » sont alors déclarés ouverts par le son retentissant d’un puissant cor et les hourras des participants.

Ces équipes sont constituées de 18 à 25 élèves du même âge venant d’écoles diverses, de France, d’Allemagne et de Suisse, dans un esprit de partage international.

Aussitôt les équipes se dirigent vers les douze épreuves proposées : course de vitesse, marathon (2 km environ), course de char tiré par deux élèves, tir à la corde, lancement de javelots, tir à l’arc, lancement de poids, lutte (il s’agit de faire mettre le genou à terre à l’adversaire), etc. jalonnent la journée. Chaque athlète se doit de les exécuter toutes sans exception. Ces jeux ne veulent pas prôner la spécialisation, bien au contraire, ils cherchent à encourager la pluridisciplinarité. De partout retentissent cris d’encouragement, de joie, d’hourras, de victoires. Les arbitres sont là. Ils veillent, contrôlent, expliquent, traduisent, consolent, notent les résultats avec sérieux.

En fin d’après-midi, la clôture des jeux est célébrée par la remise des prix et des récompenses. Les « douze » divinités sont invitées à monter, avec tous leurs attributs, sur l’estrade face aux athlètes aux yeux pétillants d’impatience. Tous attendent les résultats finaux. Enfin la voix des arbitres retentit. Elle révèle haut et fort le nom des équipes gagnantes. A la première, il est offert solennellement la couronne d’or, de lierre tressé, sous les applaudissements fournis, la deuxième la couronne d’argent et la troisième de cuivre. Les athlètes qui se sont fait particulièrement remarqués par leurs prouesses reçoivent individuellement une belle médaille. Tous les participants reçoivent un cadeau-souvenir. Personne ne rentre les mains vides à la maison.

Les élèves se retrouvent alors par classes pour le retour. Joues rougies, cheveux en épis, nattes défaites, assis dans le car, tous racontent haut et fort leurs exploits, leurs succès, leurs échecs. Chacun a quelque chose d’inédit à raconter avec moult gesticulations, explications, ressentis. Puis la somnolence les saisit l’un après l’autre jusqu’à l’arrivée à l’école. Tous garderont un souvenir fort, inoubliable de cette expérience sportive et sociale exceptionnelle.

Guy Chaudon, ancien professeur de classe à l’école Mathias Grünewald

photos tirées du site hermes olympische spiele