Nouvelles rumeurs sur les écoles Waldorf

Une vérification avant publication s’impose…

De nouveaux articles et reportages parus récemment sur les écoles Waldorf en France font état de rumeurs en tous genres et colportent des inexactitudes de taille. La presse se doit d’informer le public de manière complète et exacte. La vérification des faits s’impose avant toute publication, sous peine de causer des dommages irrémédiables à la réputation des personnes et des établissements qu’elle met en cause. Les écoles Waldorf sont depuis plusieurs années l’objet de campagnes de dénigrement qui sont relayées sans vérification par la presse. La Fédération Pédagogie Steiner-Waldorf en France renouvelle son appel à un journalisme éthique.


Un article du Parisien intitulé «  Randonnées sans manger, inhalation de fumées… Que se passe-t-il dans les écoles Steiner-Waldorf d’Alsace ? » et publié le 26 juin 2023 sur le site internet du journal fait état de rumeurs infondées et d’approximations que la Fédération souhaite rectifier ici.

Rumeur infondée

En premier lieu, l’auteur de cet article répète sans les vérifier les propos de la maman d’une élève de 13 ans scolarisée à l’école Steiner-Waldorf de Strasbourg et selon laquelle, lors d’une sortie scolaire organisée au mois de juin à l’école de Strasbourg, « des élèves strasbourgeois de 12-13 ans sont partis randonner dans les Alpes pendant cinq jours sans s’alimenter le plus longtemps possible ». La Fédération peut affirmer avec certitude, après une enquête réalisée auprès de l’école et grâce aux témoignages, tant des accompagnateurs de cette randonnée, que des parents d’élèves qui ont témoigné très spontanément de leur étonnement devant ces déclarations ne correspondant en rien à l’expérience de leurs enfants, qu’à aucun moment il n’a été question de jeûne au cours de la randonnée organisée par l’Ecole de Strasbourg. Les encadrants ont été reçus et attestent que les élèves ont reçu 3 repas par jour, plus des goûters le matin et l’après-midi. De plus, ils se voyaient proposer régulièrement des en-cas lors des randonnées.

En outre, la Fédération conteste la déclaration de Pernelle Richardot, la conseillère municipale strasbourgeoise interrogée, qui affirme avec autorité que “il existe deux types de familles. Celles qui vivent en vase clos, ne fréquentant que des proches qui baignent dans l’univers Steiner-Waldorf depuis des décennies. Et les parents tentés par des pédagogies alternatives.” Cette catégorisation de familles vivant “en vase clos” est infondée, comme en atteste l’excellente intégration dans la société des familles d’anciens élèves qui font le choix de scolariser leurs propres enfants dans un système scolaire qu’ils ont apprécié étant enfants. Le site de l’ANPAPS (l’association de parents et anciens élèves des écoles Waldorf) propose des dizaines de témoignages consultables en ligne, émanant d’anciens élèves qui exercent des fonctions très variées au service de notre société. Cette affirmation tend à ternir la réputation des familles qui fréquentent cette école, extrêmement bien implantée dans le paysage associatif strasbourgeois.

Déclarations étonnantes

Ensuite, la Fédération s’étonne de la déclaration de la conseillère municipale de Strasbourg affirmant posséder de “nombreux témoignages de parents faisant état de violence physique contre les élèves”. La Fédération prend ce type d’accusations avec le plus grand sérieux mais n’a à ce jour pas eu connaissance de ces “nombreux témoignages”. Elle s’étonne grandement qu’ils n’aient pas été portés à sa connaissance ni à celle de l’école et est désireuse de les consulter afin de pouvoir réagir immédiatement. 

Inexactitude

Enfin, la Fédération relève une autre inexactitude : il y a trois écoles Waldorf en Alsace, et non deux : l’Ecole Michael de Strasbourg, l’Ecole Mathias Grünewald à Wintzenheim, dans la banlieue de Colmar, et l’Ecole Steiner de Haute-Alsace située à Wittelsheim dans la région de Mulhouse. Toutes trois jouissent d’une excellente réputation, et sont très bien intégrées dans le tissu social local.

Un reportage contenant plusieurs erreurs factuelles

BFM Alsace a de son côté présenté un reportage de deux minutes trente le 27 juin dernier qui contient plusieurs erreurs factuelles et approximations.

Tout d’abord, le titre et le chapeau de ce reportage sont résolument orientés : “Alsace : les écoles Steiner-Waldorf accusées de dérives sectaires. Les gendarmes se sont rendus sur place. Des parents d’élèves ont décidé de retirer leurs enfants de l’établissement. Plusieurs plaintes ont été déposées et sont en cours d’instruction.” En effet, ce reportage a pour but de rendre compte d’un incident qui a eu lieu lors d’un cours de chimie dans une classe de l’école Mathias Grünewald à Colmar, et qui, à la suite d’une plainte de parents, a donné lieu à une enquête de la gendarmerie, ce qui ne se reflète ni dans le titre, ni dans le chapeau qui élargissent le champ à des accusations de dérives sectaires à l’encontre de l’ensemble des écoles Waldorf d’Alsace et laissent penser que c’est dans ce cadre que les gendarmes y auraient enquêté. La Fédération rappelle que la Miviludes a confirmé qu’il n’y avait “pas de dérive sectaire avérée” dans les écoles Waldorf (article de Tout’Educ du 27 mars 2023).

Ensuite, au sujet de cet incident particulier, le journaliste affirme que l’expérience en question a été justifiée “par l’établissement” auprès des parents, ce qui n’est pas le cas, puisque cette justification émanait de l’enseignante qui a été sanctionnée par son établissement car elle n’avait pas eu l’autorisation de mener cet exercice. La Fédération désire préciser qu’elle mène depuis plusieurs années un travail qui vise à s’assurer que les écoles suivent les règlements en vigueur, et que certaines pratiques qui avaient pu avoir cours il y a encore quelques années ont été abandonnées, contrairement à ce qu’affirment certains détracteurs de la pédagogie Steiner-Waldorf.

Le journaliste qui a mené ce reportage affirme ensuite que les écoles Waldorf sont interdites en Suède et en Angleterre, ce qui est faux : il existe une trentaine d’écoles Waldorf en Angleterre, dont certaines sont subventionnées par l’Etat, et près d’une centaine d’écoles et de jardins d’enfants en Suède comme en témoigne cette liste régulièrement mise à jour.

Enfin, une dernière approximation peut être relevée dans ce reportage : il n’existe pas d’école Waldorf à Wittenheim…

Si cette dernière inexactitude relève du détail, elle est symptomatique d’un manque de rigueur dans les reportages mentionnés ici. Les autres approximations et rumeurs qui y sont colportées sont susceptibles de porter de graves préjudices à des écoles qui apportent une alternative à l’enseignement standard, en assurant la pluralité de l’offre éducative. Le résultat de ces rumeurs sur la réputation à long terme des écoles est très bien résumé dans un article disponible sur notre site. Enfin, on peut s’étonner que ces alternatives fassent l’objet d’autant d’attaques relayées sans vérification par la presse, compte tenu de l’adéquation de l’offre de la pédagogie Steiner Waldorf avec les enjeux écologiques et économiques actuels. Nous renouvelons notre proposition aux journalistes désireux de faire une enquête solide de s’informer sur notre site, de nous rencontrer, et de visiter les écoles.