Le cours de période
Immersion, implication et assimilation
L’enseignement par période : un indéniable enrichissement pédagogique. Tout en évitant un zapping pédagogie improductif, il stimule et pérennise l’engagement des élèves, approfondit vécus et apprentissages, consolide les savoir-faire.
Un même thème étudié pendant trois semaines
Outre les cours de matières à rythmicité hebdomadaire (EPS, musique, peinture, activités manuelles diverses…) ou nécessitant une rythmicité plus fréquente (les langues étrangères), les écoles Waldorf rassemblent en un cours unique, appelé cours principal, l’enseignement des matières scolaires à caractère plus général : mathématiques, sciences, français, histoire, géographie etc. Ce cours est quotidien. Il commence généralement en début de matinée et dure deux heures pendant trois à quatre semaines. Il est appelé « période ».
Le cours principal est animé par un(e) enseignant(e), spécialement formé pour ce poste et dont la tâche est d’impulser et de développer une seule et unique matière pendant toute la durée de la période. A une période de mathématiques succède une période de français ou d’histoire et ainsi de suite tout au long de l’année.
Intensification, concentration, mémorisation
L’enseignement par périodes constitue un des fondements de la pédagogie Steiner-Waldorf. Il est proposé à toutes les classes, du primaire au secondaire inclus.
L’avantage d’un tel enseignement permet d’offrir à l’enseignant et aux élèves le temps et le cadre nécessaires qu’exige l’approfondissement de la matière enseignée. Il autorise aussi, de par sa rythmicité quotidienne, ô combien bénéfique aux apprentissages, stimulation et intensification des vécus d’une part, concentration, mémorisation d’autre part.
Les élèves sont heureux de retrouver chaque matin le même sujet d’étude et d’expérimentation. Ils ont le temps nécessaire pour s’y lier, se l’approprier, s’y immerger, s’y enthousiasmer.
Tout apprentissage s’appuie sur la polarité « éveil-sommeil ». Le va-et-vient rythmique qu’il engendre forme le socle sur lequel se développent toute acquisition et « savoir faire ». En effet, c’est un paradoxe, l’« oubli » contribue activement aux apprentissages. Il permet leur métabolisation, leur maturation, leur intériorisation. À tout éveil succède une phase de sommeil, à tout sommeil succède une phase d’éveil. Tous les artistes, par expérience, confirment cette affirmation en rythmant l’exercice de leur savoir-faire par des pauses plus ou moins longues qu’ils jugent fructueuses et bénéfiques au développement de leur art.
“Dis-moi et j’oublierai
Montre-moi et j’apprendrai
Implique-moi et je comprendrai”Proverbe chinois
La succession variée des matières enseignées par périodes tout au long de l’année, leur découverte ou leur (re)découverte par les élèves, rythme l’année scolaire des écoles Waldorf, la colore de nuances et d’ambiances variées et contrastées, tout ceci offre aux élèves un cheminement pédagogique riche en découvertes, ponctué d’étapes bénéfiques aux apprentissages, aux vécus et aux savoir-faire.
Guy Chaudon